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Le sculpteur
Comme l’épeire des jardins
Tissant le fil du temps
De liens entrelacés
Joliment ajourés,
Il brode de ses mains,
Dans la nuit étoilée
Une toile de dentelle
Aux senteurs boisées
Et fait naître une femme
Qui au son des crécelles
Du bruissement du vent
Laisse danser son âme
Avec légèreté
Anne Li
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L'âme nomade
L’âme nomade
S’abandonne
Au gré des effluves du temps
À l’imaginaire qui prend place.
Elle sillonne
Les sentiers dessinés à la craie
Sur lesquels les frontières s’effacent,
Offrant en présent leurs espaces.
Entourée de naïades
Elle offre au ciel
Couleur pastel
Une myriade de constellations chamarrées
Avec en dédicace ce mot libellé en entier"LIBERTÉ"
Anne Li
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Derrière le rideau
Derrière le rideau
À l’abri des regards
Le clown se prépare
Dans sa loge d’un soir
Puis, devant son miroir
S’affuble d’un paraître
Et se charge de fard
En gommant de son être
Toute trace de désespoir
Il se grime de blanc
Masquant en un instant
Toutes les rides du temps
Dessine au crayon
Dans un rouge vermillon
Un sourire lumineux
Aux contours généreux
Met son habit de scène
Et devient le Mécène
Que chaque enfant attend
Et, quand le rideau s’ouvre
Sous les feux des lumières
L’homme s’éclipse discret
Emportant ses secrets
Tandis que rayonnant
Au milieu des gamins
Dans la ligne de mire
Le vieux clown clampin
Pour le plus grand plaisir
Des petits et des grands
De ses cendres renaît
Anne Li
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Rire
Sourire
Taire l’envie de crier
Maquiller ses chagrins
L’angoisse qui tenaille
Et, garder sa grisaille
Au fond de ses entrailles
Pour ne pas vous faire fuir.
Sourire
Puis attendre la nuit
Et, étouffer ses cris
Pour affronter sans bruit
À l'abri des regards
Dans l’antre de son lit
La douleur et la peur
Qu'engendre la maladie
SourireParfois pour ne pas pleurer
Quand la vie s'amenuise
Laissant sur le parvis
Un corps endolori
Qui lentement s'épuise
Puis reprendre courage
Quand s'éloigne l'orage
Et, dévorer la vie
Chaque bonheur qui passe
Et minute qui trépasse
Sans jamais se tarir
Anne.Li
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8 janvier 2015
Attentat à Charlie Hebdo
Ce jour là
Sur la planche de dessin
De Charlie
On ne trouva
Qu'une gomme prostrée
Qu'un crayon à la mine brisée
Qu'une larme rougie
Desséchée
Que l'esquisse d'une vie,
Qui s'était effacée
De la feuille blanche de papier
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